L’autrice – Isis Bou – est étudiante de Shiatsu auprès de Yamada Senseï qui exerce à Kyōtō. Elle a décidé de l’interroger pour donner un point de vue typiquement japonais sur la perception du Shiatsu afin de le partager avec le public européen. Nous découvrons par la même occasion l’école de Shiatsu du Kansaï et son hommage à son maître Yoshioka Sensei. Il est suffisamment rare d’avoir une interview entièrement réalisée au Japon, aussi ne ratez pas cette occasion d’approfondir votre connaissance du monde japonais et du Shiatsu au pays du soleil levant.
Isis Bou : Bonjour Yamada Sensei, pourriez-vous vous présenter s’il vous plaît.
Je m’appelle Yamada Norihisa né à Kyōtō le 9 avril 1973. Mes parents avaient pour métier de fabriquer les armoiries familiales pour les kimonos, et toute la famille le faisait. En Japonais Kamon [家紋] qui signifie « domicile » [家] et « emblème » [紋].
J’ai donc moi aussi fait le même métier que mes parents jusqu’à la découverte du Shiatsu. Très jeune je me suis passionné pour le baseball et je joue encore aujourd’hui, surtout avec mes enfants.

Comment avez-vous découvert le Shiatsu ?
Je n’avais jamais reçu, ni même entendu parler de Shiatsu jusqu’au jour où j’ai rencontré un homme qui m’a enseigné la spiritualité. À cette époque je travaillais avec ma famille. J’avais dans les alentours de 28 ans et un homme m’a révélé que je faisais du soin dans une vie antérieure, et que je devrais donc y penser pour cette nouvelle vie.
Cet homme que vous avez rencontré et qui vous a raconté votre vie antérieure, qui est-il ?
L’histoire c’est que j’allais souvent manger des okonomiyaki [i] chez une mamie du coin. Elle me racontait tout le temps qu’elle voyait un type qui pouvait « voir des choses » et que je devrais aller le rencontrer. Alors, j’ai fini par y aller. Il m’a parlé de ma vie antérieure, je suis reparti dubitatif…
Puis je suis retourné le voir une 2e fois seulement et c’est là qu’il m’a dit « tu as des mains pour soigner, tu devrais faire du Shiatsu ». C’était la première fois que j’entendais le mot « Shiatsu », je ne savais même pas ce que c’était.
Quelque temps après mon père a succombé à un cancer. À ce moment-là, je ne savais pas où j’en étais et ce que je voulais vraiment faire, car je travaillais toujours avec ma famille. Puis j’ai repensé à cet homme que j’avais rencontré juste 2 fois et qui m’avait dit que j’avais des mains pour soigner …et j’ai décidé de commencer ma formation de Shiatsu par la suite.
Pourquoi avoir choisi d’étudier à l’école de Shiatsu du Kansai ?
Il y a très peu d’écoles qui proposent une licence de praticien de Shiatsu dans le Japon. Dans le Kansai (région autour de Kyōtō et Osaka) il n’y a que 3 écoles : une à Kyōtō, une à Osaka et la 3e je ne me souviens pas. J’ai donc choisi Kyoto, car j’étais d’ici.

Comment s’est déroulée votre formation ?
Elle a duré 3 ans :
La 1re année nous pratiquions l’Anma (按摩), qui vient de An : 按 toujours pousser et de Ma : 摩 frictionner. Il y avait aussi l’apprentissage du massage et le Shiatsu avec différents professeurs.
La 2e année nous commençons à pratiquer sur des patients à l’aide exclusivement du Shiatsu. C’est aussi cette année-là que j’ai rencontré mon maître de Shiatsu, Yuzaburo Yoshioka (吉岡祐三郎) qui fut notre seul professeur pendant la 2e et 3e année.
Nous étions environ une 20aines d’élèves.
Fallait-il des prérequis pour être admis dans votre école ?
Un examen de connaissance du Japonais et un entretien de motivation pour être sûr d’avoir les capacités de travailler pendant 3 ans sans quitter l’école. C’était très difficile.
Pouvez-vous me donner votre première impression quand vous avez donné votre 1er Shiatsu ?
Ce n’est pas un bon souvenir ! J’avais très chaud, je transpirais et j’avais mal en bas du dos et aux hanches. Je me suis senti nul, mais mon Sensei qui était présent m’a dit de ne pas m’inquiéter et juste de copier ce qu’il faisait. Finalement, c’est vraiment la rencontre de « Yoshioka Sensei » qui m’a donné la vocation, la lumière.
Quel fut l’apprentissage de votre sensei Yuzaburo Yoshioka et comment en est-il venu à créer son propre Shiatsu ?
Au départ Yoshioka San vient d’une famille plutôt riche d’Osaka. Il avait un frère qui était très bon aux échecs et il voulait devenir professionnel, mais celui-ci s’est rendu compte que ce serait trop compliqué et impossible dû à des limites d’âge, alors il s’est finalement dirigé vers la chiropractie. Je pense que c’est ce qui a influencé Yoshioka San à se diriger vers le Shiatsu par la suite.
Yoshioka San était membre d’un courant bouddhiste appelé « Byakko no Kai » (白光の会)[ii] et c’est là que certaines personnes l’ont encouragé à faire ce qu’il avait envie de faire, du Shiatsu. Il a donc trouvé une association de gens qui faisait du Shiatsu sur Osaka.
Au bout du compte et après plusieurs années d’apprentissage, le responsable de l’association est décédé et il voulait être remplacé par Yoshioka Sensei. Mais comme c’est une pyramide hiérarchique, les autres membres de l’association ne l’ont pas laissé accéder à ce poste et au bout de 2 années, fatigué de voir que ça ne changerai pas, il a décidé de les quitter pour Kyōtō. C’est dans l’école de Kyōtō Shiatsu Kansai qu’un enseignant lui a proposé un poste, et c’est donc là que je l’ai rencontré.
Quelle est la spécificité du Shiatsu de Yoshioka Sensei ?
Comme tous les Shiatsu on n’utilise pas de force physique pour faire les pressions. Mais pour Yoshioka Sensei le plus important était surtout de le faire avec le cœur, avec amour.
Dans votre protocole vous travaillez spécifiquement au niveau du cou, en quoi cela est-il efficace ?
En effet Yoshioka Sensei avait développé une technique de pression au niveau du cou. Les gens ont souvent les épaules très raides ainsi que des douleurs dans le dos. Le seul moyen de relâcher tout ça c’est de passer par le cou. Cela dit, toutes les techniques sont importantes dans son protocole, celle-ci pas plus qu’une autre.
Comment faites-vous votre diagnostic lors de la première séance ?
Je demande à mon patient s’il a repéré des points douloureux ensuite j’intègre un plan dans ma tête et je commence mon protocole. Le protocole lui ne change pas vraiment sauf exception si le patient veut que je travaille spécifiquement sur un point en premier. La base donc ne change pas, mais je regarde d’abord l’ensemble du corps, puis je vais m’attarder plus longuement sur les points qui me semblent importants en fonction du patient.
Comment traitez-vous les maladies internes et les pathologies chroniques ? Par exemple, les troubles digestifs, les règles douloureuses, la dépression, etc. ?
J’ai comme exemple des gens qui sont en dépression et n’ont plus l’habitude de sourire. Les muscles de leur visage sont tout contractés. Simplement en travaillant sur le visage je peux enlever beaucoup de tentions à ce niveau-là et en fait, comme on le sait, les déficiences psychiques impactent le physique et vice-versa, donc en travaillant sur le corps cela aide, avec un peu de temps, le psychisme à se remettre d’aplomb.
Un autre exemple pour une femme qui avait des règles douloureuses, j’ai simplement travaillé sur l’intérieur des cuisses pour encore une fois relâcher les tensions qui s’y trouvaient et qui sont reliées au niveau du bassin. C’est mon Sensei qui m’avait indiqué cette technique.
Enfin un autre exemple concernant la douleur chronique qui peut survenir au niveau du ventre, dont les organes sont reliés au dos. L’intestin, qui et toujours en activité, a tendance à mal travailler s’il y a des tensions dans le dos, alors je relâche celui-ci afin que le patient soit détendu au maximum et là l’intestin à son tour se relâche et peut bien faire son travail. J’ai juste fait par déduction pour cet exemple.
Quand j’ai un doute ou que je n’ai pas de réponse, je regarde dans le livre de mon Sensei pour comprendre ou trouver une solution. En effet, mon Sensei avait accumulé énormément de savoir issu de son expérience et de ses lectures et lorsqu’il était parti en Allemagne pour enseigner, on lui avait soufflé l’idée de rassembler ses connaissances dans un livre. Ce qu’il a fait par la suite.

(指圧整体法教程 – Shiatsu Seitai-hō Kyōtei) [i] © Isis Bou
Si une technique qu’on m’a enseignée ne me semble pas efficace, au lieu de l’abandonner je vais faire en sorte de l’améliorer : c’est un peu comme l’image d’un couteau qui ne coupe pas. Au lieu de le jeter et d’en prendre un autre, je vais l’aiguiser jusqu’à qu’il coupe à nouveau.
J’aimerais savoir si vous utilisez la médecine chinoise dans votre pratique, surtout les méridiens ?
Oui, à l’école nous étudions l’anatomie et la médecine chinoise (Kanpō)[iii]. Nous faisons beaucoup de théorie, bien plus que de pratique. Ensuite, chaque praticien utilise cet apprentissage à sa guise. Dans mon cas je ne pense pas médecine chinoise et méridiens. Je vois et sens musculairement et j’analyse l’ensemble de mon patient avec mon ressenti.
J’ai vu que vous utilisez cet instrument en bois à quoi sert-il ?
C’est un instrument que l’on fait soit même, sur mesure, et c’est très long et fatigant à construire … mais c’est un prolongement de mes doigts. On appelle ça un shiatsuki[iv] mais pas beaucoup de personnes le font. Il y a des choses que l’on peut sentir avec un Shiatsuki, et pas avec ses doigts.


Est-ce que tous les élèves qui ont appris avec Yoshika Sensei font le Shiatsu de la même façon ?
Premièrement, il est pratiquement impossible de faire comme Yoshika Sensei, car ses techniques sont très difficiles d’exécution. Par exemple au niveau du cou je sais que beaucoup utilise les aiguilles d’acupuncture, car c’est plus simple qu’avec la pression des pouces. Chacun donc s’adapte à ce qu’il peut faire et ajoute des techniques par-ci par-là. Moi je fais au plus proche de mon professeur.
Au fait, question de vocabulaire, comment appelle-t-on un praticien de Shiatsu au Japon ?
Un Shiatsushi.[v]
Comment continuez-vous à apprendre, ou développer vos techniques ?
Après l’école j’ai continué à me former avec Yoshioka Sensei, en suivant des cours particuliers comme nous le faisons tous les deux. Je le voyais tous les mois pendant 8 ans. Mais c’était très différent de ce que j’avais appris à l’école, car nous travaillons de manière bien plus concrète. Les gestes sont les mêmes, mais malgré tout, différents. C’est compliqué à exprimer avec des mots.
Qu’avez-vous retenu de plus important de Yoshioka Sensei ?
Mon sensei avait vraiment l’esprit de compassion (Jiai 慈愛)[vi]. Il était très gentil et généreux et ça transparaissait dans sa pratique. Les sentiments que l’on fait passer dans les gestes, finalement c’est ça le plus important. J’ai été son dernier disciple … Nous étions tous les deux de l’année du buffle et nous nous entendions très bien.

Avez-vous expérimenté d’autres Shiatsu ?
Jamais.
Pourquoi ?
Dans mon esprit la meilleure façon est la première façon dont j’ai appris. C’est comme un diamant que l’on doit polir soigneusement chaque jour. De cette façon, il est entretenu et s’améliore, mais cela prend toute une vie si ce n’est plus…
Est-ce que vous enseignez de votre côté ?
Pour enseigner dans les écoles, il faut une licence d’enseignant que je n’ai pas. Par contre, je fais parfois des conférences sur le sujet ou bien j’interviens dans des écoles qui me demandent ; comme celle des malvoyants à Kyōtō, occasionnellement. Autrement nous nous sommes mis d’accord pour que je t’enseigne mon Shiatsu comme je faisais avec mon Sensei, mais c’est exceptionnel.

Yamada Sensei relit ses cours pour me les enseigner avec précision. © Isis Bou
Comment est perçu votre métier de praticien Shiatsu dans la société japonaise en général ?
C’est difficile à dire, car très peu de Japonais connaissent le Shiatsu et il y a très peu d’écoles. Même moi je ne connaissais pas le Shiatsu avant que l’on ne m’en parle par hasard. Dans la médecine classique, on ne considère pas les praticiens de Shiatsu car on ne croit pas en leur méthode ou leurs concepts.
Pourtant le Shiatsu c’est de la prévention : on regarde le corps dans son ensemble, il permet de préserver un bon état de santé, il aide à une bonne pression sanguine afin que le sang circule bien. Parfois il peut soulager des douleurs chroniques et spécifiquement dans mon Shiatsu les douleurs du coup et du dos.
Dans ce cas-là combien de fois recommandez-vous de recevoir du Shiatsu ?
Tous les 3 jours, c’est idéal. Mes patients viennent environ une fois par semaine.
J’ai des patients que je vois depuis 5-6 ans régulièrement.
Recevez-vous du Shiatsu vous-même ?
Je le pratique sur moi-même, car je n’ai pas trouvé de personne assez compétente pour s’occuper de moi.
Est-ce que vous proposez à vos patients d’autres praticiens ou techniques lorsque votre Shiatsu ne fonctionne pas ?
J’ai rencontré des gens pour qui le Shiatsu ne semblait pas convenir, je leur ai dit d’essayer celui qu’on m’a enseigné, car encore une fois si on sait bien l’utiliser alors il ne peut être que bénéfique. Et généralement cela fonctionne.
Vos patients ne vous posent pas de questions ?
Non, il me signifie juste les endroits où ils ont mal. Mais souvent je leur réponds que cela vient de la posture ou de leur mode de vie. Mais en général les gens se sentent bien après une séance et rentrent chez eux content sans poser de question !
Depuis toutes ces années de pratique, qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Tout. C’est une vocation Tenshoku (天職)[vii], cela me fait toujours plaisir.
Comment percevez-vous votre pratique du Shiatsu ? Considérez-vous ça comme un art par exemple ?
Ce n’est pas un art, c’est un traitement.
Faites-vous face à des difficultés pratiques par moments, comme la douleur du dos ou des pouces ?
Absolument pas, car je n’utilise aucune force physique, même les vieilles personnes peuvent le faire. On ne se fatigue pas. De plus, je pratique sur une table à hauteur de mes genoux donc je ne me blesse pas les genoux ou le dos lorsque je fais mes pressions.

Si vous n’avez pas de fatigue physique qu’en est-il de la fatigue mentale ?
Je n’en ressens pas non plus. Après une séance mon patient se lève avec le sourire et va mieux. Je reçois ce sentiment bénéfique et je l’utilise pour mon prochain patient.
Dans l’idéal, quel est le résultat que vous souhaitez obtenir en fin d’une séance ?
Si un patient vient avec une douleur je veux idéalement qu’à la fin de la séance il me dise que ça va mieux, tout simplement.
Nous approchons de la fin de cette interview. Avez-vous d’autres remarques à nous faire ?
Oui je tiens à dire que la base, le Kihon[viii], est le plus important. Quand on a une bonne connaissance de la base alors on peut seulement commencer à pratiquer le Shiatsu. C’est comme une maison : il faut que les fondations soient solides pour que la maison tienne.
C’est bien pour ça que je vous pose toutes ces questions en détail, car j’ai besoin de bien comprendre pour apprendre votre façon de faire du Shiatsu. Si je ne comprends pas le fond c’est difficile de suivre une idée, une façon de faire, et aussi comprendre vers où vous voulez me mener. Mais à présent, je comprends qu’ici au Japon il faut finalement faire confiance et se laisser porter.
Hum … je vois. Moi-même je ne comprends pas tout et c’est difficile d’expliquer les choses avec les mots.
Je veux juste conclure que tu apprends un Shiatsu difficile, que tout le monde ne peut pas reproduire en quelques mois, voire années. C’est un travail de longue haleine. Il y a déjà très peu de Japonais qui apprennent le Kansai Shiatsu et tu dois être sans doute la première étrangère à apprendre ce Shiatsu-là. Si Yoshioka Sensei était toujours vivant, il aurait su vous explique tout ça bien mieux que moi…
Cette interview sera publiée dans de nombreux pays européens. Avez-vous un message à leur dire concernant la pratique du Shiatsu ?
J’aimerais vraiment que plus de gens connaissent le Shiatsu car c’est un traitement efficace qui vise à la guérison.
Merci Yamada Sensei, c’était super que vous ayez pris le temps de nous raconter tout ça. Et merci à Camille Le pour la traduction .

Notes
- [i] Un okonomiyaki (お好み焼き), ‘est une spécialité culinaire japonaise, souvent décrite comme une sorte de crêpe ou galette salée, garnie de divers ingrédients. Son nom signifie littéralement « grillé à votre goût » (okonomi = « ce que vous aimez » et yaki = « grillé, cuit »)
- [ii] La Byakko no Kai (白光の会) est une organisation spirituelle japonaise fondée par Masahisa Goi (五井昌久 – 1916-1980). Elle est surtout connue pour sa philosophie de prière pour la paix mondiale et son mantra central : 世界人類が平和でありますように (Sekai jinrui ga heiwa de arimasu yō ni – « Que toute l’humanité vive en paix. »)
- [iii] La médecine Kanpō : 漢方医学 (Kanpō igaku) signifie littéralement « médecine des prescriptions Han », ce qui désigne la médecine traditionnelle japonaise dérivée de la médecine chinoise. Pour connaître son développement, lire la série d’articles à ce sujet dans la section Histoire du blog.
- [iv] Le shiatsuki (指圧器) est un outil en bois utilisé en Shiatsu pour appliquer des pressions sur le corps, en particulier pour travailler sur les points d’acupuncture (tsubo). Le mot Ki (器) ici signifie « outil ».
- [v] Le mot shiatsushi (指圧師) se décompose comme suit指 (shi) = doigt, 圧 (atsu) = pression, presser et 師 (shi) maître, praticien, expert.
- [vi] Jiai (慈愛) signifie amour bienveillant, affection compatissante ou amour empreint de bonté. Décomposé en kanjis on trouve 慈 (Ji) → compassion, bienveillance, tendresse et 愛 (Ai) → amour. Ce terme est souvent utilisé pour exprimer un amour désintéressé et profond, proche de la compassion bouddhiste (jihi, 慈悲), et peut désigner aussi bien l’amour parental que l’amour universel pour tous les êtres vivants.
- [vii] Tenshoku (天職) est un terme japonais qui se traduit généralement par « vocation divine » ou « métier destiné par le ciel ». Dans la philosophie japonaise, cela désigne une sorte de mission ou de travail que l’on ressent comme étant sa véritable vocation, en harmonie avec son âme ou son destin. C’est un travail que l’on fait non seulement pour gagner sa vie, mais aussi parce qu’il correspond profondément à notre nature. C’est donc aussi une passion au lieu d’un simple « boulot ». Ce concept va au-delà de la simple notion de travail, et il est associé à l’idée que chacun a une vocation particulière à remplir, quelque chose qui contribue à son épanouissement personnel tout en ayant un impact positif sur la société.
- [viii] Le terme kihon (基本), dans l’esprit japonais, désigne les bases fondamentales ou principes de base d’une discipline, d’une pratique ou d’une activité. C’est un concept essentiel qui s’applique à de nombreux domaines, notamment les arts martiaux, le sport, les arts traditionnels, mais aussi à la vie quotidienne et au travail. Dans l’esprit japonais, le kihon ne se limite pas à un simple apprentissage technique. C’est l’idée que maîtriser les bases solides est la clé du perfectionnement et de l’excellence.