Résultats du sondage : Shiatsu et cancer

L’année dernière j’avais lancé un sondage avec l’aide de Fernando Cabo, sur la perception que les praticiens et les écoles de Shiatsu se font d’un certain nombre de sujets. Nous avions fait ce sondage en français, en anglais, en espagnol, en italien et en portugais. Même si le nombre de réponses n’est pas aussi important que je l’avais espéré, elles reflètent bien les avis que l’on entend couramment dans les cours, les stages et les échanges sur les réseaux sociaux. Il est grand temps à présent de révéler les chiffres de ces sondages, en commençant par le premier sujet, et pas des moindres : Shiatsu et cancer. Pour illustrer ces réponses, j’ai demandé à deux experts internationaux de Shiatsu leurs commentaires sur ce sujet : le français Dominique Chevalier, président de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel (FFST) et l’israélien Tzvika Calisar, fondateur du Seiki Shiatsu. Tous deux possèdent une grande expérience des traitements Shiatsu pour les cancéreux.

Je voudrais remercier en tout premier lieu Messieurs Cabo, Chevalier et Calisar pour leur engagement pour le Shiatsu et le courage dont ils font preuve en participant à cet article.

Provenance des réponses

Nous avons eu la chance d’avoir des réponses provenant de 137 participants répartis dans 23 pays à travers le monde.

Répartitions par langue et par sexe :

Participants par pays :

1ère question : Pensez-vous qu’il soit approprié de donner un Shiatsu aux patients atteints d’un cancer du sang (leucémie, myélome, lymphome) ?

Cette question touche directement l’une des idées les plus répandue dans le monde du Shiatsu : ne pas toucher une personne atteinte d’un cancer du sang. Les réponses sont classées par langue des utilisateurs, ce qui nous permet d’évaluer comment chaque groupe linguistique perçoit cette question. Il est intéressant de noter que le pourcentage est presque partout le même.

Commentaires :

Voici les avis des sondés qui sont volontairement non traduits afin de ne pas risquer de faire des erreurs de traductions qui pourraient changer leur point de vue. Ils sont classés en quatre catégories : les Oui, les Non, les neutres et l’avis de personnes expérimentées dans ce domaine.

2^ème question : Pensez-vous qu’il soit approprié de donner un traitement Shiatsu à des patients atteint de cancer autres que ceux du sang ?

Les réponses ici sont majoritairement positives. Ce retour est très intéressant, car là aussi 10 ans auparavant, seuls quelques pionniers osaient s’occuper des patients cancéreux, quel que soit le type de cancer. On constate donc ici un changement radical de perception. Cela est probablement dû aux très nombreux centres d’oncologie qui ont ouvert leurs portes au Shiatsu à travers le monde, comme celui de l’hôpital universitaire de Saint-Luc à Bruxelles pour ne citer que cet exemple.

Commentaires :

Question 3 : Pensez-vous qu’il soit approprié de donner un Shiatsu pour les patients cancéreux qui suivent un traitement en chimiothérapie ou vont en recevoir ?

Concernant la chimiothérapie, l’idée était de savoir si le Shiatsu peut aider les patients à surmonter les effets indésirables liés à ce traitement. Les centaines de praticiens avec qui j’ai pu discuter depuis 20 ans m’ont tous confirmés l’efficacité du Shiatsu pour réduire grandement la période de douleur et de fatigue liée à la prise des médicaments de chimiothérapie, mais aussi sur la sensation de lourdeur musculaire, les maux de tête et les nausées. C’est ce qui ressort des chiffres dans ce tableau également avec une grande majorité d’avis positifs.

Commentaires :

Question 4 : Pensez-vous qu’il soit approprié de donner un Shiatsu à des patients qui ont reçus récemment une radiothérapie ?

Cette dernière question permettait de savoir si les sondés faisaient une différence dans leur volonté de traiter les patients en cours de chimiothérapie avec ceux en cours de radiothérapie. La réponse est presque identique à la question précédente, ce qui montre la cohérence du raisonnement.

Je n’ai pas remis les commentaires ici, car le seul intéressant et logique étant de ne pas appuyer sur la zone brûlée par les rayons de la radiothérapie. Les autres me renvoient tous à la question précédente.

Conclusions sur le sondage

Il ressort de cette partie du sondage concernant le traitement Shiatsu en cas de cancer que les avis des praticiens et des enseignants sont de plus en plus positifs. La posture qui prévalait 10 ans auparavant, sans l’ombre d’une preuve mais par principe de précaution, consistait à ne pas toucher les personnes cancéreuses. Grâce aux praticiens qui ont répondus aux demandes de leurs patients, de plus en plus d’avis favorables ont commencés à sortir. Grâce aux pays où le Shiatsu est encadré et reconnu (Suisse, Israël, Canada, Autriche, etc.), les expériences cliniques sont de plus en plus nombreuses. Grâce au courage et à l’ouverture des hôpitaux dans les pays où le Shiatsu n’est pas encore encadré mais s’appuient sur la grande popularité du Shiatsu dans de nombreux domaines, les expériences sont là aussi de plus en plus nombreuses et les résultats probants.

Enfin grâce au travail de fond, de promotion et de collecte du Shiatsu Research Network pour la recherche scientifique en Shiatsu, nous pouvons déjà lire 3 études sur les effets du Shiatsu sur le cancer :

1. RELIEVING PRESSURE – AN EVALUATION OF SHIATSU TREATMENTS FOR CANCER AND PALLIATIVE CARE PATIENTS IN AN NHS SETTING. BY BROWNE & AL. (2018), London/UK
2. TOUCHING CANCER: SHIATSU AS COMPLEMENTARY TREATMENT TO SUPPORT CANCER PATIENTS. BY ARGASH ET AL. (2008), PETACH TIKVA/Israel
3. THE ROLE OF SHIATSU IN THE TREATMENT OF THE SIDE-EFFECTS OF CHEMOTHERAPY. BY DOMINIQUE CHEVALIER (2007), Saintes/France

Évidemment, ce n’est pas suffisant et si le Shiatsu veut poursuivre sa progression en tant que thérapie alternative et sa reconnaissance auprès des autorités de santé nationales, il en faudra davantage. Mais c’est un début courageux et l’on ne peut que saluer les auteurs de ces 3 études pour avoir été les précurseurs en ce domaine. Que cela incite les praticiens actuels à ne plus laisser de zones d’ombres et à s’engager à ouvrir les portes des services d’oncologie pour mener à bien de nouvelles études qui bénéficieront à toute la profession. Je laisse à présent la parole à l’un de ces pionniers, auteur de l’une des trois études : Dominique Chevalier.

Commentaires de Dominique Chevalier

Masseur – Kinésithérapeute DE
Praticien – Formateur en Shiatsu
Président de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel (FFST)

Je me présente en quelques mots. Kinésithérapeute depuis 1984, j’ai exercé en cabinet libéral pendant une dizaine d’années, avec une activité parallèle salariée auprès d’enfants polyhandicapés. Puis j’ai rejoint une équipe hospitalière en Soins de Suite et de Réadaptation, pendant six ans. À cette époque, j’ai pris conscience de mes lacunes en ce qui concernait la prise en charge de la douleur. J’ai donc fait un Diplôme Universitaire de Prise en Charge de la Douleur au CHU de Bordeaux en 2000. Puis j’ai intégré une équipe de soins palliatifs au Centre Hospitalier de Saintonge. À cette époque, j’étais en 3e année de formation Shiatsu. J’ai eu l’opportunité de pratiquer le Shiatsu auprès d’environ 150 patients traités en chimiothérapie. L’objectif de cette prise en charge était de voir, si le Shiatsu pouvait avoir une influence sur les effets secondaires des chimiothérapies. Les résultats furent assez probants, puisque 64 % des effets secondaires ont été diminués de façon importante, voire ont complètement disparu. Depuis 2006, je travaille auprès d’enfants en situation de handicap moteur. Parallèlement à cette activité, je suis Praticien Shiatsu avec une activité libérale. Je suis également formateur en Shiatsu, et depuis quatre ans Président de la Fédération Français de Shiatsu Traditionnel (FFST), après avoir été membre pendant quatre ans du Comité pédagogique de cette même fédération. Depuis la rentrée de septembre 2020, je suis de nouveau étudiant à la Fac de médecine de Bordeaux pour un nouveau Diplôme Universitaire d’Hypnose Médicale.

Je tenais tout d’abord à exprimer toute ma reconnaissance à Ivan Bel, pour cette étude sur un sujet aussi sérieux que le cancer.

De nombreux jeunes praticiens sont très timorés par rapport à la prise en charge des patients cancéreux. À leur décharge, on leur enseigne dès les premiers cours de Shiatsu que le cancer est une contre-indication à la pratique du Shiatsu. Certes, on souhaite ouvrir le parapluie.

Mais voyons de manière purement pragmatique ce qu’il en est.

Quand j’ai commencé mes études de Kinésithérapie, on nous enseignait qu’il ne fallait surtout pas masser des patients cancéreux, car le fait d’augmenter la circulation sanguine par le massage serait susceptible de faire migrer des cellules cancéreuses vers des zones saines, et de là favoriser l’apparition de métastases… Ça n’a jamais été prouvé. Actuellement, on conseille aux patients cancéreux de se faire masser et de bouger, ce qui augmente le flux de la circulation sanguine !

Le même argumentaire a été pris en Shiatsu. Le fait d’augmenter la circulation du Qi pourrait favoriser la migration de cellules cancéreuses… Peut-être… Là encore, rien n’a été prouvé ! La question reste entière.

Je me suis posé cette question très pertinente :

• Hypothèse d’école : on valide cette question, ce qui pourrait supposer en effet qu’on pourrait peut-être avoir une influence sur une migration de cellules cancéreuses, et on ne fait rien.
• On joue les « rebelles », et on tente quelque chose. Hypothèse beaucoup plus séduisante !

La question que chacun doit se poser en son âme et conscience est : « qu’est-ce que je privilégie ? Je prends le « risque » de faire un Shiatsu chez un patient cancéreux, tout en sachant que je peux contribuer à peut-être diminuer sa quantité de vie, ou alors je privilégie sa qualité de vie, en essayant de diminuer tous les effets secondaires des traitements ». Je me suis bien sûr posé cette question, et la réponse m’est apparue de manière très évidente. Mais c’est à chacun de poser le pour et le contre, et de décider.

Souvenons-nous du grand principe qui prévaut dans tout acte thérapeutique « Primum non Nocere » – « Tout d’abord, ne pas nuire ». Ceci doit rester notre fil rouge. C’est la loi du double effet de Blackburn, concernant l’éthique médicale – toujours mettre en balance les effets positifs et les effets délétères d’un traitement.

Chacun ayant répondu à cette question, il convient de respecter un certain nombre de règles.

Tout d’abord, le deal doit être parfaitement clair. « ON NE GUÉRIT PAS UN CANCER AVEC LE SHIATSU ». Notre art est une technique complémentaire, qui ne remplace en aucun cas un traitement médical. Restons à notre place, et surtout plaçons le patient au centre de son projet de soin. Cette attitude de responsabilité est à évoquer auprès du patient, bien sûr, mais aussi vis-à-vis de l’équipe soignante.

Ensuite, quelques précisions concernant la séance de Shiatsu proprement dite.

Toujours se renseigner si une chambre implantable (perfusion directement dans la chambre, ce qui évite de piquer en périphérique) a été posée (sous une des deux clavicules), et surtout n’exercer aucune pression sur cette zone.

Il n’y a aucun protocole défini. On travaille en fonction du bilan énergétique que l’on fait. Avec toutefois quelques constantes. Le méridien du Foie est pratiquement toujours très fort, car l’élimination des médicaments se fait principalement par voie hépatique. Estomac est souvent faible, d’où les problèmes de nausées et de vomissements. Rein est faible aussi, c’est lui qui explique la chute des cheveux – il serait très intéressant de le travailler en amont pour diminuer cet effet secondaire.

Pour conclure, souvenez-vous de la chanson d’Alain Bashung « Osez, osez, Joséphine ». Je vous invite à OSER. Vous ne risquez rien, au contraire, vous ne pouvez obtenir que de belles choses !

Contact : dominique.chevalier-mk[a]orange.fr

Pour en savoir plus :

• Kinésithérapie la Revue – Fév. 2007 – p 27 à 31.  www.masson.fr/revues/kin
• Shiatsu Society News – Autumn 2007 – issue 103 – p 14 à 16. www.shiatsusociety.org
• Association Suisse de Shiatsu – édition 5/2010 p 26 à 29. www.association-shiatsu.ch
• Idem en version allemande www.shiatsuverband.ch
• Ian Olver and Monika Robotin – Perspectives on Complementary and alternative medicines – p 373 à 379. Imperial College Press 2012 www.icpress.co.uk
• Pierre Blackburn – L’Éthique – Édition du Renouveau Pédagogique – 1996

Commentaires de Tzvika Calisar

Le traitement Shiatsu aide-t-il les patients qui souffrent de cancer ?

Le Shiatsu peut-il endommager et « propager » le cancer dans tout le corps (métastases cancéreuses) ?

Ces deux questions principales m’ont été posées tant de fois au cours de mes 35 années de traitement et d’enseignement du Shiatsu au Japon et dans le monde entier.

Dans cet article, je vais essayer de répondre à ces questions et à bien d’autres encore.

Tout d’abord, je vais me présenter brièvement. Je m’appelle Tzvika Calisar, j’ai commencé à pratiquer le Shiatsu à l’école japonaise de Tokyo (avec Tokujiro Namikoshi sensei) en 1985, puis au centre de Iokaï Shiatsu à Tokyo (l’école de Masunaga senseï) et j’ai continué à étudier quelques autres méthodes de Shiatsu au Japon. De 2001 à 2007, j’ai enseigné le Shiatsu à Tokyo à mes étudiants japonais dans une école de Shiatsu et j’ai traité des patients dans tout le Japon.

Pendant toutes ces années, j’ai également voyagé dans le monde entier pour enseigner le Shiatsu à des professeurs, des thérapeutes et des étudiants.

Ainsi, mon expérience de 35 ans dans le traitement des patients atteints de cancer (et pas seulement du cancer, bien sûr) ne se limite pas à un ou deux pays, personnes, traditions ou religions. (Pour en savoir plus sur Tzvika Calisar, lire son interview)

Je commencerai par la deuxième question : Le Shiatsu peut-il endommager et « propager » le cancer dans tout le corps (métastases cancéreuses) ?

La réponse est NON !

Je me souviens qu’il y a 30 ans, de nombreuses écoles de Shiatsu dans le monde entier enseignaient à leurs étudiants qu’ils NE DEVAIENT PAS traiter les personnes qui souffrent du cancer. Parce qu’il peut propager les métastases du cancer dans tout le corps.

Je ne suis pas du tout d’accord avec cette opinion sans fondement et, à certaines occasions, j’ai même demandé à mes amis médecins ce qu’ils en pensaient et leur réponse a été : « Les métastases du cancer se propagent dans le sang et la stimulation physique ne le rendra ni plus rapide ni plus lent ».

Dans le Shiatsu, nous ne traitons pas au niveau physique mais au niveau des méridiens et du Ki. (Le massage lui se fait au niveau physique).

Le seul problème que mes amis médecins ont mentionné est le suivant : que se passe-t-il si un patient vient pour un traitement avec un symptôme et qu’il n’a pas vérifié auparavant avec le médecin ? Dans ce cas, le patient peut se sentir beaucoup mieux à ce moment-là, mais le cancer ne sera pas traité.

La solution à ce sujet est très simple.

La plupart des patients sont déjà allés voir leur médecin pour vérifier pourquoi ils présentent des symptômes spécifiques et si ce n’est pas le cas, vous pouvez leur conseiller d’aller vérifier le point de vue de la médecine occidentale auprès de leur médecin.

Passons maintenant à la première question : Le traitement Shiatsu aide-t-il les patients qui souffrent d’un cancer ?

La réponse est OUI !

Au cours des 10 à 15 dernières années, les traitements Shiatsu pour les patients chez qui un cancer a été diagnostiqué sont devenus très courants dans de nombreux hôpitaux du monde entier. Par exemple, en Israël, tous les hôpitaux publics et privés proposent des traitements de Shiatsu dans leur service d’oncologie.

Il existe trois principaux types de patients atteints de cancer (tout type de cancer) qui viennent pour des traitements de Shiatsu.

1- Le premier type est constitué de patients à différents stades du cancer qui se trouvent au début ou au milieu du traitement de la médecine occidentale conventionnelle (chimiothérapie, radiothérapie ou traitements biologiques). La raison principale et l’intention du traitement Shiatsu est d’éveiller leur Seiki interne (ce qui signifie énergie et pouvoir de guérison interne) qui les aide à surmonter avec succès les traitements difficiles et pénibles. Les résultats sont excellents, mais je ne peux pas dire que c’est seulement grâce aux traitements Shiatsu, aux traitements conventionnels ou à la combinaison des deux.

Nous devrions toujours recommander de continuer le traitement conventionnel et de ne pas prendre le risque qu’ils l’arrêtent et ne soient traités qu’avec le Shiatsu ou une autre méthode de médecine orientale.

Il y a quelque temps, je traitais une Américaine qui souffrait d’un cancer du foie et qui ne pouvait même pas se lever de son lit en raison de sa faiblesse et de la forte douleur qu’elle ressentait dans tout le corps. Après quelques traitements de Seiki Shiatsu, elle a presque retrouvé une vie normale sans douleur (mais toujours avec le cancer). Un jour, elle m’a demandé : « Si je me remets complètement de mon cancer, comment saurai-je si c’est grâce à vos traitements de Shiatsu ou à la chimiothérapie ? » J’ai souri et je lui ai répondu : « Peu importe pourquoi ? Le plus important est que vous vous rétablissiez, que vous soyez en bonne santé et que vous viviez normalement ».

2- Le deuxième type de patients demandant des traitements de Shiatsu viennent à cause de leurs réactions à la chimiothérapie et aux traitements biologiques. Par exemple : douleurs abdominales, diarrhée, crampes musculaires, nausées et beaucoup d’autres réactions. Dans ces cas, les résultats sont très rapides, efficaces et il est clair que la raison de leur amélioration est le traitement Shiatsu.

3- Le 3ème type de patients cancéreux qui viennent pour les traitements Shiatsu sont les patients qui sont dans les derniers mois de leur vie. Lorsque le médecin de l’hôpital abandonne et dit au patient et à sa famille qu’il ne leur reste que quelques mois à vivre. Dans ce cas, on trouvera deux types de réactions possibles : commencer le processus de séparation avec la vie et la famille ou essayer de se battre jusqu’à la fin. Pour la plupart des gens, « c’est la fin », pour certains, ce n’est qu’une « partie d’un long voyage ». Dans les deux cas, notre traitement Shiatsu doit viser à aider le patient à quitter cette vie en toute sérénité.

Il y a quelques années, j’ai pris l’avion de Tokyo (Japon) à Vienne (Autriche) pour donner un atelier de Shiatsu. Mon étudiant est venu me chercher à l’aéroport et dans sa voiture en route vers mon hôtel, il a commencé à me dire que son ami qu’il traite est en train de mourir d’un cancer à l’hôpital. Toute sa famille lui dit de se battre et qu’il va s’en sortir. Mon élève m’a demandé de lui conseiller comment traiter son ami.

J’ai demandé à mon élève de me conduire en premier lieu à l’hôpital afin de rencontrer son ami. Lorsque nous sommes arrivés dans sa chambre, je l’ai regardé dans les yeux et ils ont montré une grande tristesse. Je lui ai parlé, mais il ne pouvait pas parler. Sa famille me poussait à lui dire qu’il allait vivre, mais je ne pouvais pas dire une chose pareille. Dans la voiture qui nous conduisait à mon hôtel, j’ai dit à mon élève : « Quand tu soignes ton ami, fais-le avec l’intention qu’il s’éteigne paisiblement et que sa famille le soutienne ». Après quelques semaines, mon étudiant m’a appelé pour me dire que son ami était mort paisiblement.

Remarques finales :

En tant que thérapeute Shiatsu, vous ne devez pas avoir peur de traiter des patients atteints de cancer. De plus, il faut les traiter à n’importe quel stade et dans n’importe quelle condition, car le traitement Shiatsu aide beaucoup.

Il faut déterminer clairement quel est le but de votre traitement ?

• Lutter contre le cancer ?
• Équilibrer le Kyo et le Jitsu ?
• Libérer le Jaki (qui signifie énergie négative ou stagnation) ?

Le but du Seiki Shiatsu est d’éveiller la force/énergie de guérison interne du patient – le Seiki interne. Dans ma méthode de Shiatsu, nous diagnostiquons et traitons le « Méridien Seiki » qui est l’un des 14 méridiens (sauf les méridiens Kyo & Jitsu) qui se connectent directement au Seiki interne du patient. La force de guérison interne éveillée du patient peut très bien le faire.

Bonne chance !

Contact : www.seikishiatsu.org

Auteur : Ivan BEL

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Ivan Bel

Ivan Bel est né en 1971 et a grandi en France au bord de l'océan atlantique. Féru de voile, il découvre les arts martiaux japonais à l'âge de 13 ans et continue encore aujourd'hui. Après avoir fait des études de journalisme puis de chinois aux Langues Orientales, il part de nombreuses années dans tous les pays d'Asie et dirige le 1er magazine en ligne sur l'Aïkido : "Aïkidoka Magazine". A 28 ans il découvre le Shiatsu, passion qui ne le quittera plus. Il monte plusieurs écoles en Belgique, fonde le blog Ryoho Shiatsu et l'ONG Missions Shiatsu Humanitaire. Il part finalement s'installer au Malawi et enfin en Bosnie. Il enseigne à travers le monde et poursuit son travail d'écriture journalistique sur le Shiatsu et mène des recherches historiques à travers le groupe "History of Shiatsu".

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